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Monument commémoratif de la Défense de Paris

Lundi 15 décembre 1879 ♦ Actualité

Le jugement du jury dans le concours organisé pour l’érection du monument commémoratif de la Défense de Paris, au rond-point de Courbevoie, a confirmé assez exactement les appréciations que nous avions formulées sur les œuvres des concurrents, à lu suite de notre visite à l’exposition publique. Le premier prix a été accordé à M. Barnas, dont le projet représentait la Ville de Paris debout, tenant un glaive de la main droite et protégeant un marin blessé accroupi à ses pieds. M. Lequien a obtenu le deuxième prix, bien qu’il eût transgressé le règlement du concours, qui limitait à deux le nombre des figures à placer dans la composition. Son projet comprenait trois personnages : un mobile tué, un garde national armant son fusil, et la Ville de Paris debout, tenant un drapeau à la main. Ce projet, il est vrai, était remarquablement composé, au point de vue du groupement des figures. Le jury a donné le troisième prix à M. Mathurin Moreau, dont l’œuvre nous avait beaucoup frappé par sa simplicité et rharmonie de ses lignes. Cet artiste avait symbolisé la Défense de Paris par un garde national debout, baïonnette croisée, défendant la Ville placée derrière lui.

Des mentions honorables ont été accordées aux artistes dont les noms suivent :

1re mention honorable (ex æquo), MM. Aubé, Chaplain-Noel, Falguière, Steiner ; 2e, MM. Paris et Labattu ; 3e, M. Dumaige ; 4e, M. Cougnÿ ; 5e, M. Taluet ; 6e, M. Ferrey ; 7e, M. Jacques Maillet.

Nous avons été surpris, avec un grand nombre de personnes, de ne point voir figurer dans la liste des lauréats le nom de M. Gustave Doré, dont le projet, qui représentait la Ville de Paris debout, drapée dans un long vêtement de deuil, montrant l’ennemi à un mobile placé devant elle, le fusil à la main droite et le drapeau national serré sur son cœur, ne manquait point d’originalité et d’allure héroïque. Nous attendons avec une certaine curiosité la publication du rapport du jury sur ce concours, pour savoir pour quel motif il est resté muet à l’égard du fécond artiste.

La Nouvelle Revue (Décembre 1879)
Imprimé sur une presse rotative virtuelle à l'imprimerie municipale de Cheynac.