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Décès de Paul Albert

Jeudi 1er juillet 1880 ♦ Actualité

L’Université vient de faire une grande perte. Un des maîtres éminents qui l’honoraient le plus par le talent et le caractère, M. Paul Albert, a été enlevé en pleine maturité d’âge et de succès.

Ceux qui ont suivi les cours du brillant professeur, soit dans les chaires des Facultés, soit dans les conférences privées où le charme de sa parole attirait un nombreux public féminin, se rappelleront toujours l’originalité de son enseignement. Critique délicat autant qu’indépendant, dédaigneux des conventions, il fuyait les sentiers battus, puisant dans un fonds d’idées générales d’une rare solidité des appréciations et des aperçus nouveaux. Ses livres resteront pour attester et faire connaître le caractère tout particulier et la haute valeur de ses études littéraires.

M. Paul Albert était de cette génération de normaliens entrés dans la carrière aux environs de 1851, et que le coup d’État avait frappés dans leurs opinions libérales. Plusieurs quittèrent l’Université, demandant leur existence à l’enseignement particulier ou aux lettres. M. Paul Albert, moins fait peut-être pour la polémique, resta à son poste, se dévouant à la tâche difficile, en un tel moment, de préparer pour l’avenir une jeunesse animée, comme lui, de l’amour de la liberté.

La Nouvelle Revue (Juillet 1880)
Imprimé sur une presse rotative virtuelle à l'imprimerie municipale de Cheynac.