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Association internationale africaine

Mercredi 15 septembre 1880 ♦ Actualité

L’Association internationale africaine poursuit activement l’exécution de son programme, qui consiste à converger graduellement vers le centre du continent africain, en y créant, à titre définitif, des postes scientifiques et hospitaliers destinés à se relier entre eux. La Belgique et l’Angleterre ont déjà établi plusieurs de ces stations, les unes à l’orient de l’Afrique équatoriale, dans les parages du lac Tanganika, les autres à l’occident, où Stanley cherche à se maintenir sur les bords du Congo.

La section française de l’Association, présidée par M. de Lesseps, qui ne lui marchande ni son activité, ni le concours de ses puissantes facultés, ni son dévouement, s’occupe à son tour de fonder deux postes.

Le premier, sous la direction du capitaine Bloyet, fera partie du réseau de l’Afrique orientale, et sera en relation avec les missions belges, anglaises et allemandes disséminées dans la région des Grands-Lacs découverts par Livingstone. Le siège en sera à Condoa, dans l’Oussagara où M. Bloyet est arrivé le 2 juillet.

L’installation du second poste, qui sera situé aux sources de l’Ogooué, a été confiée à M. Savorgnan de Brazza.

Dans une note lue par lui ces jours derniers à l’Académie des sciences, M. de Lesseps a fait ressortir l’importance des résultats que ne manquera pas de fournir cette seconde sLation. Le fleuve Congo, une des plus merveilleuses voies naturelles du globe, n’est malheureusement pas navigable, à cause des sauts et des rapides, sur une partie de son cours. Mais au delà de Stanley-Pool, à 300 milles au-dessus de l’embouchure, la circulation fluviale redevient libre sur un parcours de 3,000 kilomètres. C’est par l’Ogooué qu’on pourra tourner l’obstacle. Cette rivière, qui débouche dans notre colonie du Gabon, permet d’arriver jusqu’à un point où, par la traversée d’un plateau étroit, sablonneux, sans ondulations appréciables, on atteint la section navigable du Congo. Tous les efforts des membres de la mission devront tendre en conséquence à ramener le commerce, déjà assez considérable, qui se fait de ce côté avec l’intérieur de l’Afrique, du bassin du Congo dans celui de rOgooué, afin que les produits du centre arrivent définitivement dans notre colonie du Gabon, appelée par là à un grand avenir. De toutes les nations européennes la France est dans la meilleure situation pour tenter l’entreprise et la faire réussir, au grand profit de ses intérêts.

La Nouvelle Revue (Septembre 1880)
Imprimé sur une presse rotative virtuelle à l'imprimerie municipale de Cheynac.